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Libération
Portrait

Aurélia Aurita, Bandent dessinés

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Bêtes de sexe 3/5. Plaisir de la semaine: le sexe
publié le 24 août 2006 à 23h02
(mis à jour le 24 août 2006 à 23h02)

Faut pas rire, autrement on va débander ! L'humour et la sexualité forment un couple impossible qui dégénère souvent en grivoiseries à se taper sur le ventre, et rarement en galanteries à épicer les plaisirs. Voilà pourquoi la BD d'Aurélia Aurita est un bonheur. C'est drôle, attendrissant, et ça reste excitant. Surtout, ça inverse les polarités traditionnelles, du masculin libidineux et du féminin nunuche, pour un mélange moins codé où les brouillages et les recompositions se font selon les générations, les origines, les caractères, et les libertés de chacun chacune.

Chenda et Frédéric. Chenda-Aurélia est une jeune dessinatrice française. Elle se rend à Tokyo, tombe amoureuse de Frédéric Boilet, un éditeur qui vit là-bas et fait le lien entre la BD européenne et les mangas japonais. Il a 45 ans, elle en a 25. Ils se baladent, vont au resto et baisent énormément. Elle écrit: «La première fois qu'il a fait son âge, c'était là, quand il s'est mis torse nu... Mais j'aime quand son petit ventre frotte contre le mien, encore tout plat et ferme.»

Au moment de découvrir son sexe à lui, agenouillée devant sa braguette, elle imagine l'objet du désir. Et ça donne trois vignettes : un petit oiseau, un éléphant, un dinosaure. La réalité semble convenir tout à fait. Les scènes sont précises, quotidiennes, répétées. Ils inventent un système de codage pour recenser leurs ébats. Et les transferts de sentiments et d'expressions s'accélèrent entre l'homme établi et la jeune décontr