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Libération

All you need is love-shop

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publié le 17 mars 2012 à 0h00

Le 29 février, la 10e chambre du tribunal de grande instance de Paris a rendu une décision qui fera date dans l'histoire des politiques sexuelles. A la suite d'une plainte déposée par une association de catholiques intégristes, la justice a ordonné la fermeture d'un love-shop au motif que ce dernier se livre au vil commerce des sex-toys à moins de deux cents mètres de distance d'un établissement d'enseignement. Ce faisant, aux termes de la loi qui sert de fondement à cette condamnation, tous les autres love-shops installés à partir de 2007 pourraient subir le même sort que celui dont on vient d'ordonner la fermeture. En revanche, les sex-shops traditionnels - qui eux aussi vendent des sex-toys - pourront continuer leur activité car leur installation est antérieure à la loi de 2007.

Certes, on peut se réjouir que les vieux sex-shops existent en dépit du fait que, comme tant d’autres lieux et manières de faire ou d’être, ces magasins ne plaisent pas à tout le monde. Cependant, il semble évident que cette loi privilégie ces vieux commerces au détriment de ce nouveau concept de magasin érotique qu’est le love-shop. En effet, loin d’être des versions relookées de leurs ancêtres, ces commerces nés au milieu des années 2000 proposent à leur clientèle des produits, des informations et des savoirs nouveaux. Il suffit d’y pénétrer pour comprendre que ces lieux veloutés sont de véritables espaces de construction d’une nouvelle culture sexuelle. Leur clientèle, à la différence