En voilà un qui confesse franco ses soucis : «Je travaille sur des systèmes qui doivent tourner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je gère une grosse équipe. Ce travail est extrêmement stressant, car je travaille beaucoup de nuit. Je suis toujours fatigué, je déprime par moments, à cause de la fatigue […]. Je pense que mes difficultés d'érection viennent de là.» Moins directe qu'Hubert, informaticien de 48 ans, Martine, agent de services logistiques, 45 ans, laisse deviner des nuits qui ne sont pas tendres : «J'ai du mal à dormir le soir, le travail m'entête. Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer. Je prends des médicaments, des somnifères. Mon mari en a marre de me voir ainsi, mais je suis crevée.» Et puis, il y a aussi Martin, 34 ans, salarié d'un grand cabinet d'audit, qui ne rentre jamais chez lui avant 23 heures : «Quand je rentre, ma femme est déjà couchée. Elle ne se plaint jamais et on s'entend bien, mais sur le plan sexuel, c'est un peu la cata.»
«Porosité». Combien sont-ils à voir ainsi leur libido s'essouffler sous les coups de boutoirs du boulot ? Oui, combien en sont aujourd'hui à se demander si la vie sexuelle est soluble dans le travail ? Une étude de belle amplitude (dont sont issus ces témoignages) vient enfin de s'appliquer à mesurer «les effets du travail sur la vie privée» en général, avec un coup de zoom très inédit sous les draps des salariés. A l'origine de cette plongée, le cabinet spécialisé dan