Dans la montée vers la Toussuire, où les coureurs du Tour de France passeront l’été prochain, la petite Suzuki de Florence de Comborcière a des ratés. Un problème d’arrivée d’air. Il faut redescendre à Saint-Jean-de-Maurienne, passer chez le concessionnaire, emprunter une autre voiture. On remonte, ça tourne fort.
En 1999, dans cette petite station de ski de Savoie plutôt familiale, Florence de Comborcière, cheveux courts et visage souriant, a ouvert le premier hôtel 100% gay et lesbien en altitude. «Au début, c'était compliqué», raconte-t-elle. Dans le village, on ne voit pas d'un très bon œil l'installation d'un tel établissement, pas immense pourtant, 13 chambres. Le curé fait un prêche contre elle le jour de la Toussaint. Un matin, «Dehors les PD» s'écrit avec de la merde sur un panneau de signalisation devant l'école. Et les rumeurs, évidemment, de partouzes, de libertinage, de tout ce que la morale réprouve.
Et pourtant, Florence de Comborcière n'est pas une Parisienne venue imposer ses mœurs à un petit village de montagne. Elle est du coin. Enfin, c'est un peu plus compliqué que ça. «Oh, non, on ne va pas raconter mon enfance, ça va encore faire pathos. La goudou qui se plaint tout le temps, je déteste ça», s'exclame-t-elle. Il le faut un minimum. Elle est née en 1964 d'un moniteur de ski et d'une jeune femme issue d'une famille de la grande bourgeoisie lyonnaise. Un amour de vacances. Mais la mère tombe enceinte et le père meurt avant la naissance. Et