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Libération
Interview

«Les robots vont nous libérer sexuellement»

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Pour la sexologue néo-zélandaise Michelle Mars, des prostitué(e)s androïdes vont bouleverser notre manière d'aborder les questions de sexualité.
Extrait d'une publicité pour le film Prometheus avec Fassbender en «David», le robot. (DR)
publié le 30 avril 2012 à 13h02

Quartier rouge d'Amsterdam, 2050. Entre deux vitrines de femmes qui se déhanchent, un club un peu particulier ouvrira peut-être ses portes: le «Yub-Yum», avec, à l'intérieur, des prostitué(e)s... robots, prêt(e)s à satisfaire tous les désirs des clients.

C'est le point de départ d'un article, paru dans la revue scientifique Futures, de Ian Yeoman, un chercheur néo-zélandais de l'Université Victoria spécialisé dans le tourisme, et de la sexologue Michelle Mars. Pour cette dernière, au-delà des questions de prostitution, les robots vont bouleverser notre manière d'appréhender les questions de sexualité.

Le sexe avec des robots est-il inévitable?

Oui. Les femmes ont déjà des relations sexuelles avec des robots depuis plus d'un siècle. Les docteurs à la fin du XIXème siècle traitaient l'hystérie en les masturbant, mais ils ont décidé que cela prenait trop de temps manuellement, donc ils ont inventé les godemichets vibrants. Aujourd'hui, certaines femmes ne peuvent pas avoir d'orgasme sans eux. Mais, dans quelques années, si je peux choisir entre un gode vibrant d'un côté et le robot David incarné par Michael Fassbender dans le nouveau film Prometheus de Ridely Scott, je choisis le second.

Si les prostituées deviennent des robots, assisterons-nous à une légalisation, voire une banalisation de la prostitution?

L’histoire de la prostitution est très ancienne. Vendre son corps n’a pas toujours été aussi méprisé qu’