Des paires de seins, des visages en extase, des biroutes en veux-tu, en voilà et des fesses à foison. Voilà qu'une photo de jeune femme qui fait le culbuto sans culotte, mais avec le sourire, nous cueille d'entrée de livre. Ça commence fort. Mais gare à la méprise. Si l'ouvrage de Vincent Bernière et Mariel Primois nous parle - on s'en serait douté -de sexe, Sex Press n'est pas un ouvrage de cul. Ce gros et beau bouquin de plus de 200 pages est en fait un livre d'histoire. Qui propose d'explorer en profondeur la révolution sexuelle grâce aux images de la presse underground. A travers des photos et couvertures des fanzines, des magazines vendus dans les lieux alternatifs et autres bulletins ronéotypés, on (re)découvre la décennie 1965-1975, durant laquelle une génération s'est employée à faire sauter le tabou du sexe dans la société et a revendiqué le droit de «jouir sans entraves».
Couillu. Sexe et presse, même combat ? De Paris à New York, en passant par Londres, Los Angeles ou Sydney, cette free press va devenir l'organe de propagation de la libération des mœurs. Dans les pages de ces magazines, loin de l'érotisme de papier glacé de Playboy, né en 1953, le cul va devenir un sujet comme les autres, qui se décortique et s'analyse. Suck (1969-1974) est le premier (et hélas dernier) magazine européen consacré au sexe, tandis que dans le français Sexpol (1975-1980), la sexualité est abordée sous l'angle politique et libertaire