Pour certaines femmes, «c'est une délivrance, comme un second souffle». Lors d'une lecture à Miami, une institutrice a exulté, remerciant «les dieux de sa sexualité retrouvée». Une autre a assuré «qu'elle reprenait goût à la vie». Non, il ne s'agit pas là d'une nouvelle version américaine du Kamasutra, mais d'une trilogie écrite par une charmante Anglaise jusque-là inconnue. Sortie le mois dernier aux Etats-Unis, elle est en train de saisir l'Amérique «en dessous de la ceinture», comme a osé l'affirmer un commentateur télévisé.
Publiés début avril par la maison d'édition Vintage Books, Fifty Shades of Grey et ses deux avatars, signés de la main experte de E.L. James, sont donc en train d'initier une révolution sexuelle dans les foyers d'outre-Atlantique comme on n'en a pas vu depuis des lustres. Plus d'un million d'exemplaires ont déjà été vendus, tandis que des fans clubs se sont formés un peu partout à travers le pays, sans compter une page Facebook nourrie de commentaires dithyrambiques. Le phénomène est tel que l'auteure elle-même, mère de deux adolescents, se dit «totalement abasourdie» (lire ci-contre).
«Baise». En tournée américaine début mai, l'auteure, dont le vrai nom est Erika Leonard, avoue ne pas comprendre comment sa trilogie est soudain devenue le livre de chevet favori de ménagères, qui retrouvent d'un coup goût à la bagatelle. Si ce n'est pour se reconnaître la chef de file involon