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Libération
Interview

«La façon dont on perçoit la peau est très importante»

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L’artiste Zaven Paré participe au groupe de recherche sur la robotique à l’université d’Osaka :
Le robot Geminoid F à Kyoto, 2010. (© Zaven Paré)
publié le 4 juin 2012 à 19h46

Zaven Paré est artiste-chercheur, collaborateur du Robot Actors Project, groupe de recherche sur la robotique de l'université d'Osaka, et coauteur du livre le Jour où les robots mangeront des pommes (Petra, 2011).

Où en est-on dans la recherche robotique ?

Pendant longtemps, les études se limitaient à la familiarité et la ressemblance. Aujourd’hui, on est passé un petit cran au-dessus : on travaille davantage sur l’identification et la synchronisation. Et d’une robotique essentiellement industrielle, on est passé à une robotique qui envisage des relations sociales, lors desquelles le robot va rendre service dans des domaines tels que l’assistance à la personne ou l’éducation.

Comment les rendre toujours plus proches ?

Aujourd'hui, dans les laboratoires du professeur Hiroshi Ishiguro, on est sur la construction de véritables personnalités à partir de la recherche de tics, par exemple. Les travaux sur l'apparence se précisent, notamment sur la peau. Les laboratoires de l'université d'Osaka, auxquels je collabore, ne sont pas sans lien avec la fabrication des love dolls, ces poupées en silicone. Ainsi, la manière dont on perçoit la peau est extrêmement importante. Pour l'androïde Geminoid F, le système moteur a été installé dans le bassin et la chaleur produite se diffuse jusqu'aux mains, qui donnent désormais l'impression d'être à température humaine.

Pour que l’on se sente à l’aise en la touchant ?

La finalité des recherches est de trouver un minimum de facteurs capables d'optimiser l'empathie. Sur les questions sexuelles, p