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Pour être femme astronaute en Chine, mieux vaut avoir les dents blanches

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Et aussi être mariée, ne pas sentir mauvais... Tels sont quelques-uns des critères auxquels à dû répondre Liu Yang, actuellement en mission dans l'espace avec deux collègues masculins.
Liu Yang, première femme astronaute, le 16 juin 2012, avabnt le décollage le samedi 16 juin. (REUTERS)
publié le 19 juin 2012 à 11h25

Mao disait : «Les femmes soutiennent la moitié du ciel et elles doivent la conquérir.» Effectivement, les femmes en Chine soutiennent beaucoup de choses: depuis 1949, leur nombre est passé de 7% à 70% parmi les «travailleurs» et le gouvernement qui s'efforce toujours de défendre l'égalité des droits entre hommes et femmes vient d'envoyer la première taikonaute (c'est le mot pour astronautes en Chine) femme dans l'espace. L'événement a eu lieu samedi, quand Shenzhou-9 s'est envolé pour s'amarrer au laboratoire orbital Tiangong 1. Un arrimage qui s'est bien déroulé, lundi matin.

En Chine, beaucoup se demandent comment Liu Yang a été sélectionnée. Les critères de choix suscitent d'ailleurs certaines réserves de la part du public car il s'avère que pour pouvoir candidater au grand saut spatial, les femmes doivent obligatoirement être mariées «afin de s'assurer qu'elles sont physiquement et psychologiquement plus mûres», comme l'explique Zhang Jianqi, ancien député et commandant en chef du programme spatial.

Autre critère étrange: ces femmes doivent avoir accouché «naturellement», car cela les rend plus aptes à supporter le choc du voyage, affirment les autorités. «Cette règle est tout a fait pertinente, soutient un obstétricien cité par le Chongqing Daily, un magazine régional du sud de la Chine. Quand on a souffert dans les douleurs de l'accouchement, on devient plus fort mentalement, on gère mieux le stress, bref rien à voir avec