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Critique

Porno future

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Le cahier Livres de Libédossier
L’Américain Chuck Palahniuk imagine un gigantesque gang bang pour marquer la fin de carrière d’une star du X
publié le 26 septembre 2012 à 19h06

Lire Chuck Palahniuk n'est jamais une promenade de santé. Plutôt une expérience paradoxale, violente voire pénible. Mémorable aussi, jubilatoire, drôle. La légende qui entoure l'auteur (et qu'il cultive) veut d'ailleurs que d'aucuns en ressortent littéralement KO, s'évanouissant lors des lectures publiques de Guts, cette nouvelle qui compile des séances de masturbation à issue tragique.

Avec Snuff, son neuvième roman, on se dit d'emblée qu'on va être servi, dès cette couverture rouge sang à bouche grande ouverte sur le titre aux échos de soufre et de souffrance. Et de fait, trois pages à peine tournées : «La meilleure façon pour ressentir l'ambiance de cette journée, c'est de vous imaginer sur les chiottes, en train de vous torcher d'arrière en avant. Vous faites pas gaffe, et vous étalez la merde sur la peau ridée de vos couilles qui pendent et les dégâts ne font qu'empirer. La fine couche de merde s'étend dans les poils et le long de vos cuisses.»

Snuff a pour décor et contexte le tournage d'un gang bang. L'affaire a été organisée par une ex-star du porno, Cassie Wright, pour finir sa carrière en beauté. Car un record mondial va être établi : 600 types vont passer sur Cassie. Sachant que, petit rappel technique, «la règle de base, pour un gang bang, s'appelle "multiples configurations", ce qui veut dire n'importe quel trou - la chatte, l'anus, la bouche - et n'importe quel outil - la bite, le doigt, la langue -, mais seulement une minu