Membre de l'Académie nationale de chirurgie, Ronald Virag est spécialiste des troubles sexuels et également l'auteur du Sexe de l'homme (éd. Albin Michel).
La taille du sexe masculin a-t-elle toujours été un enjeu ?
Non. Je ne suis même pas certain que cela le soit vraiment. Ce sont la mode, la médiatisation de l’acte sexuel, une certaine libération des mœurs qui ont mis le sujet sur la table. Nos ancêtres, en particulier les Romains et les Grecs, trouvaient qu’un gros pénis était vulgaire. Dans l’érotisme antique, la verge n’avait pas une très grande importance, le comble du plaisir passant par le baiser. Cette question de la taille est un peu un leurre. Surtout qu’il y a de nombreux éléments différents qui entrent en compte : la taille au repos, en érection, la largeur. Comme on dit en journalisme, ce sujet, c’est un marronnier. Et il ressort de plus en plus souvent.
Pourquoi ?
Il y a d’abord des tabous qui tombent. On en parle plus facilement, et, de ce point de vue-là, c’est une bonne chose. D’autre part, l’homme est malheureusement mal à l’aise avec la taille de son pénis, en particulier quand il est au repos. Je le vois bien avec les patients qui me consultent. Ceux qui s’estiment «bien pourvus» vont facilement se déshabiller. Les autres, une majorité, vont prévenir qu’ils ne sont pas des «Rocco Siffredi», avant d’être examinés.
Ce mal-être est-il dû à une forme de pression sociale ?
Il vient sans doute de la plus grande quantité de partenaires que l’on va avoir - hommes ou femmes - au cours de sa vie. Les hommes ont peur de ne pas être à la hauteur de l’amant précédent. Cette préoccupat