Les jambes sont fines ou un peu plus larges, les ventres plats ou rebondis, mais toutes, jeunes filles anonymes, elles lèvent leurs robes ou baissent leurs pantalons pour montrer leurs culottes à Hippolyte Prigent. Certaines sont en coton, d’autres en soie, blanches ou colorées. Depuis un peu plus d’un an, cette jeune photographe lyonnaise va à la rencontre de femmes et leur demande de ne rien cacher. Dans la rue, dans des appartements, devant une piscine ou au fond des bois.
«Je ne voulais pas montrer des visages, juste des petites culottes», raconte la jeune fille de 20 ans, étudiante en arts du spectacle-image à Lyon II. «C'était pour éviter les complexes des filles qui disent qu'elles ne s'aiment pas. Même moi ainsi je me sentais plus à l'aise.» La première fois, elle lance un appel sur Facebook, trois copines répondent, elles vont dans un champ, elles s'amusent.
Hippolyte Prigent ne photographie que des femmes. «Je voulais les mettre à l'honneur pour un tas de petites choses auxquelles je suis attachée», raconte-t-elle. «Les filles, leurs corps, leurs courbes, leurs complexes (à la noix), leurs cheveux, leurs vêtements et surtout leurs petites culottes !»