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Interview

Antoine, la tendresse bordel

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Le chanteur globe-trotter défend la prostitution, qu’il érige en arts du lit, à l’heure où le gouvernement socialiste entend la faire «disparaître».
Antoine (Pierre Antoine Muraccioli) à l'Hotel de Sers, à Paris, le 16 Octobre 2012. (Roberto Frankenberg pour Libération)
par BAYON
publié le 9 novembre 2012 à 19h06

Drôle de gars, drôle de débat. Les putes et Antoine, dans Libération. C'est-à-dire ? Antoine (Pierre Muraccioli), le chanteur, est quelqu'un sans qui les années 60-70 ne seraient pas ce qu'elles furent - pour le mieux -, ni «les passions françaises» ni la vie.

En deux mains de tubes, sur la lancée historique de ses Elucubrations folk-rock 1966, ce minet hippie centralien rénovateur à cheveux longs, chemises à fleurs pré flower power et harmonica, lanceur imparable de «mettez la pilule en vente dans les Monoprix» (initialement «le haschich en vente dans les Monoprix»), fit sa carrière éclair de pionnier du «rock français» avec son groupe Les Problèmes (1) sur le mode prophétique de Je dis ce que je pense, je vis comme je veux. Pas vraiment l'air du temps De Gaulle, qui défaillit, avec la sinistre Yvonne, de ses «Oh yeah» salutaires sur fond de «révolution sexuelle».

Après tout, l'épatant bordel social dudit Mai 68 ne fut jamais qu'une histoire de cul (de «panculs» de Nanterre), grâce à saint Cohn-Bendit, autre grand dépoussiéreur de dogmes bon vivant, et à des frondeurs autonomes goguenards comme Antoine, entre Jacques «crac boum hue !» Dutronc, Michel «j'aimerais simplement faire l'amour avec toi» Polnareff et le beau Serge «entre tes reins» G