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Et l'auteur de la pire scène érotique de l'année est...

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Nancy Huston vient de remporter le Bad sex prize, récompense peu prisée qui rend hommage aux pires passages érotiques de romans qui ne le sont pas.
publié le 5 décembre 2012 à 15h09

Nancy Huston a beaucoup de qualité. Mais pas celle de faire trembler de désir son lectorat. Pas selon les critères de la Literary Review. La Revue littéraire anglaise vient de lui décerner le prix de la plus mauvaise scène de sexe pour l'un des passages d'Infrarouge, son dernier roman. Quelques lignes, qui une fois traduites, laissent transpirer un désir ardent, naïf, photogénique : «C'est là que je prends ma photo. Au coeur de l'acte. Le Canon fait partie de mon corps. C'est moi, la pellicule ultrasensible. Captant l'invisible, captant la chaleur».

La romancière a remporté le Bad sex prize devant sept autres concurrents dont Tom Wolfe («Et voilà que d'un coup de bassin qui rappelait celui du jockey sur sa selle, il lui enfonça son gros membre reproducteur entre les jambes ...»), Nicolas Barker («Elle sent les amandes, comme un Bakewell pudding ...») et Craig Rain («Et il a joui. Tel un trampoline hurlant ...»), mais aucun Français.

La remise de ce prix, créé en 1993, n'est pas qu'une affaire d'humour britannique. Les organisateurs, membres de la revue, souhaitent «décourager l'utilisation» d'un érotisme mal léché, ces «passages, crus, sans goût, redondants et superficiels, de sexe» qui abondent «dans les romans contemporains».

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