«Les filles, c'est nul.» On le voit trop bien, Gabriel, tignasse brune et joues rondes, dégainer son argument fatidique face à une mère qui s'étonne de ne le voir inviter, pour ses 5 ans, que des garçons. Ce mercredi, il visite avec ses huit copains, tous sûrs de leur sexe, tous de bleu ou de gris vêtus, l'exposition «Des elles, des ils», au Forum des sciences de Villeneuve-d'Ascq, dans la banlieue de Lille. Son propos ? Promouvoir l'égalité hommes-femmes auprès des 3 à 6 ans. C'est là que Caroline Régnier, la mère de Gabriel, a organisé le goûter d'anniversaire. «Il n'y a pas beaucoup d'expériences pour casser les clichés, du style "Je ne mets pas de rose parce c'est pour les filles". Ce n'est pas mal de dire qu'il n'y a pas de rôle prédéterminé», remarque-t-elle. Et elle écoute, sourire aux lèvres, l'animateur, le livre A quoi tu joues ? (1) ouvert sur les genoux, demander au petit groupe : «Les garçons, ça ne saute pas à la corde. Et vous, qu'est-ce que vous en pensez ?» Hésitations. Puis l'un se lance : «Moi, si, je joue à la corde», et les autres approuvent. Ouf, la page dépliée révèle un boxeur à l'entraînement.
Sport. Même scénario avec «les garçons, ça ne pleure jamais», et on voit Yannick Noah pleurer de bonheur après sa victoire à Roland-Garros. La sociologue Sylvie Cromer, qui a participé à l'élaboration de l'exposition (lire ci-contre), tique. Ce sont les larmes de tristesse qui sont s