«On veut du sexe, pas du genre !»pouvait-on lire sur des pancartes de la Manif pour tous du 13 janvier. Le slogan semble avoir été pondu par Frigide Barjot pour qui «avec la loi pour le mariage gay, notre identité sexuelle sera bouleversée». A qui la faute ? A «la théorie du genre» évidemment, dont l'appellation évoque celle du complot. Cauchemar de l'Eglise, elle était déjà dénoncée en décembre par deux députés UMP, Virginie Duby-Muller et Xavier Breton, qui réclamaient au Parlement «une commission d'enquête sur l'introduction et la diffusion de la théorie du gender en France». De quoi faire bondir les 300 participants d'un colloque organisé en décembre à l'université Toulouse-II-Le Mirail, intitulé «Femmes, féminisme et recherches : trente ans après», qui n'ont pas manqué de déplorer la méconnaissance de ce champ de recherche également appelé étude des rapports sociaux de sexe. De quoi nécessiter aussi un point sur les idées reçues dont sont le plus souvent victimes ces gender studies.
C’est nouveau ? Faux
En juin 2011, sous l'impulsion de Richard Descoings, l'Institut d'études politiques de Paris se vante d'ouvrir le premier département officiellement «gender studies» de l'Hexagone : le Programme de recherche et d'enseignement sur le genre (Presage), dirigé par l'économiste de l'OFCE Hélène Périvier. Une manière pour Sciences-Po de s'imposer dans ce domaine, un an après la création de la première «Queer Week», semaine de conférences sur le genre et les sexua