Dans une Chine en rapide transformation économique, le réalisateur documentariste indépendant Cui Zi’en est un des cinéastes qui bravent la censure pour filmer des changements de la société à travers les yeux des plus défavorisés.
«Nous sommes une génération héroïque, comique, une génération perdue», dit un jeune homme dans le documentaire de Cui Zi'en, Night Scene (Scène de nuit) consacré aux jeunes prostitués mâles à Pékin et présenté en février au Forum des images à Paris.
Professeur de cinéma, militant homosexuel, auteur de neuf romans, dont le premier roman gay chinois, Cui Zi’en a fait de la vidéo son principal moyen d’expression depuis douze ans. Il a abordé de nombreux problèmes de la société chinoise, de la politique de l’enfant unique imposé par le pouvoir, à la fin des années 70, aux difficultés des millions de ruraux qui ont émigré vers les grandes villes.
Pour Cui Zi'en, 54 ans, la vidéo n'est pas seulement un outil bon marché. C'est aussi une technologie qui échappe aux radars de la censure. «Les censeurs exercent leurs droits sur ce qu'on leur soumet», a dit Cui Zi'en à l'AFP, mais, comme les autres représentants du cinéma indépendant, il contourne la censure en présentant ses films dans des festivals gays ou non officiels, dans des bars ou des universités, en les diffusant sur le net ou en DVD.
Professeur associé à l'Institut de recherche cinématographique de l'Académie du film de Pékin, Cui Zi'en s'est tourné vers le documentaire en 2007 après