Mélody est une jeune fille naïve et timide. Par besoin d’argent et pour faire plaisir à son copain, elle répond à une annonce et commence à danser dans un strip-club. Nous sommes dans les années 80, à Montréal, et Mélody, de son vrai nom Sylvie Rancourt, décide de raconter sa vie dans ce petit milieu, entre danses érotiques, alcools, drogues et partouzes occasionnelles.
A l'époque, elle ne sait pas vraiment dessiner mais cela ne l'arrête pas. Elle commence à diffuser ses petites histoires dans des fanzines qu'elle distribue dans les strip-clubs où elle travaille. Un témoignage sans fausse pudeur sur un milieu à mi-chemin entre libération sexuelle et criminalité. Succès auprès des clients. Trois numéros auto-édités sortent avant qu'elle ne démarche un distributeur de presse qui diffuse six épisodes dans les kiosques du Québec, à quelques milliers d'exemplaires. Vingt-huit ans après sa création, les éditions Ego comme X publient pour la première fois en France l'intégrale de son histoire, devenue culte dans le milieu underground. «Raconter sa vie en bande dessinée est encore une démarche rarissime au mitan des années 1980», rappelle Bernard Joubert, spécialiste de la BD érotique, dans la préface. «Rancourt ne connaît de la BD que Tintin et quelques petits formats populaires, Archie, Marghella», continue-t-il.
Si le trait est parfois maladroit, enfantin, Mélody construit très habilement sa narration. On est emporté par l’histoire et le ton. Elle vit des moments