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Décryptage

Sexe : le vœu pieu des handicapés

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Le film «The Sessions», sorti mercredi, pose avec finesse la question taboue de l’assistance sexuelle aux handicapés. Un débat que le gouvernement évite.
publié le 7 mars 2013 à 23h06

Des personnages qui éblouissent, sur un thème tabou et casse-gueule. The Sessions, film sorti mercredi en salles après avoir accumulé les prix dans les festivals de cinéma, parle des assistants(e)s sexuels pour les personnes handicapées. C'est l'histoire vraie du poète et journaliste américain Mark O'Brien qui, arrivé à 38 ans, a entrepris de perdre sa virginité, avec Cheryl, une sexual surrogate, une professionnelle de l'assistanat sexuel, métier officiellement reconnu aux Etats-Unis. Après une attaque de polio, O'Brien a passé la plus grande partie de sa vie dans un poumon d'acier - un caisson d'assistance respiratoire -, ne pouvant en sortir que deux à trois heures par jour. «Je voulais être aimé, que l'on me prenne dans les bras, qu'on me caresse et qu'on m'apprécie. Mais ma haine de moi-même et ma peur était trop intense», témoignera-t-il dans un article publié en 1990 dans le magazine The Sun. Et après ? «Une chose que j'ai apprise avec Cheryl, c'est que les relations sexuelles ne sont pas l'expression de l'agressivité masculine, mais une douce, tendre, pleine expérience.»

L'histoire est belle mais américaine. En France ? Il a fallu attendre 2007 et la tenue du colloque «Dépendance physique : intimité et sexualité» pour que la question de l'assistance sexuelle sorte de l'ombre. Pour la première fois, des personnes très dépendantes livraient leurs témoignages, leur détresse et, surtout, l'urgence de bénéficier d'un accompagn