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Les formules mathémachistes

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{Xy}. Ce ne sont pas les filles qui ne calculent pas les maths, mais les maths qui ne les calculent pas. La preuve par les manuels scolaires.
Des élèves avant un examen de mathématique, le 2 mars 2012 à Londres. (Photo Luke MacGregor / Reuters)
publié le 13 mai 2013 à 21h06
(mis à jour le 15 mai 2013 à 11h37)

«Les filles, ça sait pas lire les cartes routières. Alors, la géométrie dans l'espace…» Les clichés ont la vie dure et celui sur les femmes «pas faites pour les maths» continue de prospérer. Les filles osent toujours moins que les garçons les filières scientifiques. Des associations se battent pour surmonter ces préjugés et permettre aux filles de faire un choix plus libre. Mais cela ressemble à un puits sans fond. Les faits d'abord. A niveau égal en maths, 8 garçons sur 10 choisissent la filière S au lycée, contre 6 filles sur 10. Alors qu'elles représentent 45% des lauréats du bac S et qu'elles y sont bien plus nombreuses à décrocher des mentions bien et très bien, la plupart ne poursuivent pas de formations scientifiques, excepté médecine.

On retrouve moins de 30% de filles dans les prépas scientifiques, réputées très concurrentielles, ce qui correspondrait davantage à un caractère viril… Elles ne sont guère que 27% dans les formations d'ingénieurs - ouvrant à des métiers de garçons, toujours dans l'imagerie populaire -, ou encore 28% en licence de maths. Dans le supérieur, la proportion d'enseignantes-chercheuses et de maîtresses de conférences ne cesse de décliner. «Le problème est que les lycéennes vont trop souvent vers des filières bouchées alors qu'il y a beaucoup de demandes dans le secteur scientifique, explique Véronique Slovacek-Chauveau, vice-présidente de l'association Femmes et maths. Il ne s'agit pas de leur dire qu'elles doiven