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Libération

Sexualité, les femmes passent à l’oral

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Une blogueuse spécialiste du porn et la créatrice d’un site d’objets coquins organisent des «cabinets de curiosité» où se délient les langues féminines.
Les piercings à la bouche ne sont pas interdits par le nouveau règlement de l'armée allemande. Pas certain, néanmoins, que le rouge à lèvre pailleté soit autorisé. (Photo Boric Roessler. AFP)
publié le 10 juin 2013 à 20h16
(mis à jour le 12 juin 2013 à 9h32)

Sur la table basse, quelques bouteilles de vin débouchées. Calées dans les canapés, elles sont une dizaine, la trentaine pour la plupart, à trinquer, piocher dans les tomates cerises, fumer des clopes et papoter. Ça ressemble à un apéro entre copines. Sauf qu'aucune des invitées ne se connaît. Et qu'on entend des mots comme «masturbation», «sexe», «pipe» au détour des conversations. Ce vendredi soir, au dernier étage d'une maison d'artiste située dans le XVIIIe arrondissement de Paris, se tient un «Cabinet de curiosité féminine». Drôle de nom pour ce rendez-vous qui n'a rien à voir avec les collections d'objets zarbis en vogue il y a trois siècles. Mais qui s'apparenterait plus à un cours d'éducation sexuelle ou à une réunion Tupperware olé olé où, pendant deux heures et demi et pour 20 euros, les femmes sont invitées à causer sexualité (1).

Baiser. A l'origine du projet, un duo de filles. Camille Emmanuelle, blogueuse spécialiste de la culture porn, et Alexia Bacouël, fondatrice des Dessous du plaisir, un site internet spécialisé dans les accessoires coquins. C'est au cours de ses ventes à domicile de sex-toys qu'elle a constaté les lacunes des femmes sur leur plaisir. «Pour certaines, il y a une réelle ignorance et, du coup, un renoncement à toute vie érotique», raconte-t-elle. Etonnant, alors qu'on imaginerait volontiers les femmes libérées de la culotte et abreuvées de conseils «sexo» des magazines ? «