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Les lesbiennes prennent party

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Soirée. La PlayNight permet aux filles d’affirmer leur droit aux plaisirs SM. Et d’en profiter dans les backrooms.
Paris, le 7 juin 2013 au Next pour la PlayNight, soirée backroom pour lesbienne. (photo Caroline Delmotte pour Libération.)
publié le 17 juin 2013 à 19h56
(mis à jour le 19 juin 2013 à 10h23)

Dans un coin, sur un canapé, deux femmes discutent, à l'abri de la lumière rouge tamisée. Elles commencent à s'embrasser, puis légèrement se déshabiller. Soudain l'une des deux se relève, prend l'autre par la main et la guide vers les backrooms au sous-sol pour faire l'amour en toute discrétion. A Paris, le vendredi 7 juin, se tenait la 14e PlayNight, une «sex party autogérée» à tendance BDSM (bondage, soumission, sadomasochisme) pour les «lesbiennes, trans, freaks et créatures», comme l'explique Flozif, l'instigatrice, cheveux courts et tenue SM en cuir noir qui laisse voir ses seins.

Si dans la capitale les espaces gays sont nombreux et variés, les lieux réservés aux lesbiennes se comptent sur les doigts d'une main. Ils ont même tendance à fermer, comme le Pulp en 2007 ou le Troisième Lieu et les Filles de Paris l'année dernière. «Les lesbiennes ont mauvaise réputation, on est censées se mettre en couple, être ringardes, ne pas baiser, ne pas sortir» , regrette Flozif, qui a lancé le concept de la PlayNight en 2009. Elle voudrait changer cette image, dans une démarche féministe pro sexe. «On essaie d'en organiser quatre fois par an avec des performances toute la soirée, ajoute-t-elle avant de partir préparer la salle du bas pour un atelier bondage. L e but est de créer une atmosphère qui met à l'aise, où les filles et les trans se sentent bien.» Entre 150 et 200 personnes s'y pressent à chaque fois. Les femmes