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«T’aurais pas envie de te jeter sauvagement sur moi et de me violer par hasard ?»
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«Oh mad’moiselle oh le string oh !
». Ces cinq phrases, Anaïs Bourdet, excédée, les poste sur un Tumblr, qu’elle crée le 9 août 2012. Elle a vu quelque temps auparavant
[ la vidéo de Sophie Peeters ]
, sur le harcèlement de rue à Bruxelles, elle se rend compte qu’elle vit la même chose.
«Là, c'étaient des spécimens de haut niveau, mais j'en ai parlé à des amies, on avait toutes des anecdotes plus ou moins fleuries», raconte, presque un an après, cette jeune graphiste marseillaise de 28 ans. Elle poste le lien de son blog, Paye Ta Shnek —«paye ta chatte» en argot alsacien— sur Facebook, «et ça a fait le tour de France, je recevais 150 messages par jour».
Pas de commentaires, seulement l'accumulation de tentatives d'approche ratées ou d'insultes. Le succès est immédiat, jusqu'à 30 000 visites quotidiennes, la couverture presse est importante. Le projet est collectif, chaque internaute peut apporter sa contribution et ses expériences malheureuses (y compris, peut-être parfois, fantaisistes). «Certaines proposent dix anecdotes d'un coup, note Anaïs Bourdet, elles se défoulent, ça leur permet de sortir ce qu'elles ont sur le cœur».
Début juillet, elle a auto édité à 1 000 exemplaires un ouvrage, disponible en ligne, où elle regroupe en chapitres une partie d