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Libération

Les relous des rues épinglés sur papier

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L'auteure du blog à succès «Paye Ta Shnek» publie un livre qui recense les dizaines de phrases recueillies en ligne, symboles du harcèlement de rue que subissent les femmes.
Une «Marche des Salopes», à Paris, le 22 mai 2011, pour réclamer le droit pour les femmes de s'habiller comme elles le veulent dans la rue et dénoncer le sexisme de notre société. (photo Stephane Mahe. Reuters)
publié le 30 juillet 2013 à 17h31
«J’ai envie de t’éclater la chatte. Viens je t’éclate la chatte. T’as pas envie que je t’éclate la chatte ?»

,

«T’aurais pas envie de te jeter sauvagement sur moi et de me violer par hasard ?»

,

«Oh mad’moiselle oh le string oh !

». Ces cinq phrases, Anaïs Bourdet, excédée, les poste sur un Tumblr, qu’elle crée le 9 août 2012. Elle a vu quelque temps auparavant

, sur le harcèlement de rue à Bruxelles, elle se rend compte qu’elle vit la même chose.

«Là, c'étaient des spécimens de haut niveau, mais j'en ai parlé à des amies, on avait toutes des anecdotes plus ou moins fleuries», raconte, presque un an après, cette jeune graphiste marseillaise de 28 ans. Elle poste le lien de son blog, Paye Ta Shnek —«paye ta chatte» en argot alsacien— sur Facebook, «et ça a fait le tour de France, je recevais 150 messages par jour».

Pas de commentaires, seulement l'accumulation de tentatives d'approche ratées ou d'insultes. Le succès est immédiat, jusqu'à 30 000 visites quotidiennes, la couverture presse est importante. Le projet est collectif, chaque internaute peut apporter sa contribution et ses expériences malheureuses (y compris, peut-être parfois, fantaisistes). «Certaines proposent dix anecdotes d'un coup, note Anaïs Bourdet, elles se défoulent, ça leur permet de sortir ce qu'elles ont sur le cœur».

Début juillet, elle a auto édité à 1 000 exemplaires un ouvrage, disponible en ligne, où elle regroupe en chapitres une partie d