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Interview

«Les féministes y voient un pas vers l’égalité»

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Pour Hanna Rosin, auteur de «The End of Men», «les travaux sur le Lybrido ont montré que les femmes ne sont pas forcément satisfaites de leurs relations monogames»
publié le 23 août 2013 à 21h36

«Dans un monde idéal, mieux vaudrait pour les femmes avoir de meilleurs amants. De même qu’il vaudrait mieux régler ses problèmes en thérapie plutôt que prendre des médicaments qui aident juste à se sentir mieux sur le moment. Mais ce Lybrido peut aider beaucoup de gens. Par exemple, des femmes mariées qui aiment leur mari, mais qui n’éprouvent plus de désir pour lui.

«Comme Simone de Beauvoir, je pense que beaucoup de nos problèmes sont culturellement ou socialement déterminés. Le plus intéressant, plus encore que le Lybrido lui-même, ce sont les recherches qui ont mené à son développement. On a longtemps pensé que les femmes aspiraient à la monogamie et s’y épanouissaient. L’idée était qu’elles apprécient le confort du mariage tandis que les hommes rechercheraient davantage la diversité. Les travaux sur le Lybrido ont montré que les femmes ne sont pas forcément satisfaites de leurs relations monogames, et qu’elles peuvent, au bout d’un certain temps, rechercher la variété.

«Cela rejoint les questions soulevées par la psychologue new-yorkaise Esther Perel, dans son livre Mating in Captivity : de nos jours, le mari est censé être notre meilleur ami, un compagnon qui fait tout pour nous, et on voudrait aller voir ailleurs pour le sexe ? Cela peut faire peur à beaucoup de monde.

«Quant à dire que le Lybrido est une nouvelle forme de soumission de la femme, je ne le crois pas. On pourrait dire la même chose de l’homme avec le Viagra : qu’il se prépare au désir de la femme