«Dans un premier temps, on peut voir le Lybrido comme un pas de plus vers l’égalité homme-femme. Pourquoi les femmes n’auraient pas le droit, elles aussi, à un médicament qui les aideraient face à la perte du désir ? Cela peut être une solution pour celles qui en souffrent. Si les hommes sont soumis au diktat de la performance, les femmes doivent être toujours 100% disponibles sexuellement. Il faut donc veiller à ce qu’elles ne prennent pas ce médicament sous la pression sociale ou sous celle de leur partenaire.
«Les débats sur le Lybrido font ressurgir des réactions comparables à celles observées lors des débats en France sur la loi Neuwirth [en 1967, ndlr] autorisant la contraception. A l'époque, certains redoutaient qu'avec la pilule les femmes aient une sexualité débridée, agressive, deviennent nymphomanes… En fin de compte, même si les époques sont différentes, on redoute toujours autant la libido des femmes. Un désir féminin trop prononcé est vu comme un désordre social. Parce que les femmes portent les enfants, leur sexualité a toujours été encadrée, que ce soit par le mariage ou par la pénalisation de l'adultère, pour contrôler la filiation entre le père et ses enfants.
«Aujourd’hui encore, il y a une forte réprobation sociale des femmes qui déclarent avoir plusieurs partenaires sexuels. Selon les dernières enquêtes sur la sexualité des Français, quand les hommes déclarent avoir eu onze partenaires, les femmes en déclarent juste quatre, ce qui ne correspond pa