Sans parler de renouveau, la bande dessinée érotique francophone affiche toutefois, depuis un an ou deux ans, une belle vitalité créatrice. En partie grâce à la collection BD Cul des Requins marteaux, mais d'autres s'y mettent. Et là où les Requins jouent le plus souvent sur une dimension potache et un peu pornographique, certains tentent d'allier excitation et critique sociale, comme Gisèle et Béatrice de Feroumont. La BD, qui paraît ce mois-ci dans la collection Aire libre, met en scène Béatrice. Employée dans une grande entreprise aux bureaux gris et aux décors impersonnels, elle voudrait un nouveau poste et une augmentation de salaire.
Mais, barrée par les hommes qui l’entourent et une ambiance très machiste, elle voit toutes les opportunités lui passer sous le nez. Surtout, son patron, Georges, lui propose un marché: il la promouvra si elle couche avec lui. Elle le menace de porter plainte pour harcèlement sexuel, il lui fait comprendre qu’elle aura bien du mal à trouver des collègues pour la soutenir dans ses déclarations. Elle semble s’y résoudre et, un soir, invite son supérieur chez elle.
Potion magique
Mais, avant de passer à l'action, elle fait boire à Georges une étrange potion qui lui enlève toute volonté. Elle a acheté ça à un sorcier, explique-t-elle. «Ahh, l'Afrique, c'était un vieux rêve! Et maintenant, caressez-moi le bas-ventre!, ordonne-t-elle. Oui! Oui! C'est bien une bite! Et la vôtre, où est-elle passée?» Si Béatrice a toujours ses seins et s