Menu
Libération
reportage

«On en a assez que les princes ne fassent rien»

Article réservé aux abonnés
Dans une école primaire à Paris, une classe chasse les clichés sur le genre.
Une école parisienne. (Photo Jacques Demarthon. AFP)
publié le 17 septembre 2013 à 19h26
(mis à jour le 20 septembre 2013 à 10h39)

Placardée sur l'un des murs, une affiche donne le ton de la séance : «Filles/Garçons : cassons les clichés !» Dans la classe de CE1 de l'école polyvalente de la rue de Lancry à Paris (Xe arrondissement), c'est l'heure de la lecture commentée d'un album. Aujourd'hui, c'est Marre du rose. Soit le récit d'une petite fille gavée par cette couleur mais aussi par «les tralalas de princesse, les rubans et les poupées». «Selon vous, pourquoi le personnage en a marre du rose ?» demande Isabelle Cabat-Houssais, l'enseignante. Marwa prend la parole : «Parce que c'est un garçon manqué.» «Qu'est-ce que c'est un garçon manqué ? C'est une fille ratée ?» «Eh ben c'est une fille qui adore les jouets de garçon», répond Françoise. «Ah bon ?, s'étonne la maîtresse. Il y a des activités réservées aux garçons et d'autres aux filles ?» «Ouiii!» répondent les élèves.

Omar tempère : «Des fois, les garçons, ils jouent à la corde à sauter…» Saja ajoute que son père lui raccommode parfois ses affaires. Et Ruben raconte comment, chez sa Mamie, il coud. Sans que cela provoque éclats de rire ou moqueries. A chaque nouvelle illustration, Isabelle Cabat-Houssais les questionne. «Qu'est ce que vous en pensez ?» «Pourquoi ?» «Vous êtes d'accord ?» L'album n'est qu'un prétexte pour engager la discussion sur les couleurs, les jeux, les vêtements attribués aux garçons et aux filles.

Combattre l