> Venez débattre de la place du corps dans la société lors du Forum «Le corps, quel engin !» organisé par Libération les 8 et 9 novembre à Montpellier. Plus d’informations ici.
C'est un sacré champ de bataille. Où l'on se bastonne à grands coups de régimes, de bistouris et de crèmes en tout genre. Pauvres fesses ! N'importe où sur le globe, on les torture, on les malmène pour les soumettre aux normes en vigueur. Jusqu'à présent, leur géographie semblait assez claire : au Nord le règne des petits formats ; au Sud, le culte des cambrures généreuses. Sauf que la fesse est complexe. Entre les Occidentales qui se piquent désormais d'avoir un arrondi rebondi digne de Copacabana (Libération du 19 novembre 2012) et les femmes du Sud qui lorgnent sur les silhouettes en I, voilà que la fesse ne tourne plus rond et qu'une guerre implacable se joue sur la rondeur des postérieurs. Dans les deux camps, le sang coule : chirurgie esthétique, piqûres, liposuccion ou injections de graisse pour diminuer ou augmenter leur volume.
C'est cette géopolitique du séant que Jean-Claude Kaufmann, sociologue du quotidien et directeur de recherches au CNRS, décortique dans son dernier ouvrage, la Guerre des fesses (1), à paraître mercredi. Cul-cul, de s'intéresser au popotin ? Pour le sociologue, mieux vaut «ne pas prendre la fesse à la légère».