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«La géographie des amours de Zeus donne une carte du monde antique»

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Philippe Thureau-Dangin commente un document tiré de son «Atlas de l'amour».
La carte des amours de Zeus (autrement)
publié le 8 octobre 2013 à 15h26

Tandis que Casanova passe par Genève, Lyon, Madrid ou Rome, là où son cœur l'emmène, Solal va jusqu'à Céphalonie et Zeus règne sur le monde grec. Dans son dernier ouvrage, Atlas de l'amour, Philippe Thureau-Dangin, ancien directeur de l'hebdomadaire Courrier international, s'intéresse à la géographie amoureuse à travers les siècles. Pour Libération, il commente l'un de ses cartes, créées pour l'occasion, «Zeus, dieu séducteur», qui nous raconte une histoire autant politique que romantique :

«Nous connaissons tous quelques amours de Zeus, par la peinture notamment : Europe séduite par un taureau blanc, Léda et son cygne… Selon les sources, le roi des dieux aurait eu entre 50 et 100 conquêtes (la mythologie grecque est parfois confuse, beaucoup de sources se contredisent, Homère, Hésiode, Apollodore, etc).

»La géographie des amours de Zeus donne une carte du monde antique tel qu'il pouvait être connu vers les IXe et VIIIe siècles avant notre ère par les Grecs. Non seulement les régions de la Grèce antique, le Péloponnèse, la Béotie, l'Attique, mais aussi les îles Ioniennes, le monde grec en Asie Mineure, la Sicile, la Libye. D'un côté, on monte jusqu'au bord de la mer Noire et de l'autre on pousse jusqu'à l'Atlas, en Afrique du Nord. Pour Zeus, il semble n'y avoir pas tellement de différences entre les Grecs et ce qu'on appelle alors les barbares, ceux qui ne parlent pas le grec.

»Dans ses amours, on retrouve à la fois les déesses,