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Libération
Récit

La nécrophilie, cet impensé juridique

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L'acquittement d'une femme accusée de nécrophilie en Suède rappelle qu'en France la pratique n'est pas clairement interdite et que notre pays a connu un cas particulièrement célèbre, celui du Sergent Bertrand.
publié le 7 novembre 2013 à 12h22

En septembre 2012, il y a un peu plus d'un an, une étrange affaire a secoué la ville de Göteborg, en Suède. Dans l'appartement d'Helena, une femme de 37 ans, ont été découverts au moins six crânes, une colonne vertébrale et «un grand nombre d'autres ossements». Sans emploi, elle avait passé beaucoup de temps à tenter de reconstituer un squelette. Elle est accusée d'avoir utilisé ces os «pour diverses activités sexuelles». Chez elle, les enquêteurs ont également trouvé deux CD intitulés Ma nécrophilie et Ma première expérience, ainsi que des sacs mortuaires.

On découvre même qu'elle s'était confiée sur un forum, dans des termes explicites: «Je désire un homme comme il est, qu'il soit mort ou vivant. Il me permet de trouver le bonheur sexuel à côté.» Emballement de la presse locale, nationale, puis les agences de presse relaient l'information au niveau mondial. On en reste là jusqu'en octobre 2013. Et là, coup de théâtre. Alors qu'une condamnation ne faisait pas de doute, Helena est relaxée en appel. «Dans le dossier, il n'a pas été établi que la femme a ouvert une tombe, un cercueil ou tout autre lieu de repos d'un mort pour se procurer les ossements qu'elle a manipulés», indique dans un communiqué la cour d'appel de Göteborg. La prévenue a dit les avoir achetés sur Internet à des personnes habitant à l'étranger, précise l'AFP.

Si elle-même nie avoir utilisé ces os comme objets de plaisir, cela pose une question de droit int