C’est rituel, on s’est embrassé sous le gui le 31. Pas furtivement du bout des lèvres en pensant à autre chose, non, on s’est roulé des pelles. De vraies galoches. On a mis en œuvre 29 muscles (dont 17 pour la langue), produit 9 milligrammes d’eau au goût sucré, salé, voire alcoolisé. Etait-il fougueux ou langoureux ce baiser ? Etait-il cinématographique façon Bogart-Bacall, ou politique comme l’historique patin Brejnev-Honecker ? Qu’importe.
Bonobos. La vraie question, la seule, est la suivante : pourquoi nous, les humains, nous adonnons-nous à ce bouche-à-bouche que seuls nos proches cousins les chimpanzés et les bonobos pratiquent à l'occasion ? Serait-ce là l'une de nos distinctions ? L'affaire, en tout cas, obsède les scientifiques. Total, les études s'empilent à la pelle, faisant progresser à grands pas la philamatologie : la science du baiser.
On laissera de côté les trouble-fête qui ont cru bon de nous informer voilà une dizaine d’années qu’un baiser se résume à un troc de quelque 40 000 germes. Quand il ne provoque pas des crises chez les embrasseurs allergiques aux noix et à l’arachide qui auraient eu la mauvaise idée d’échanger leur salive avec une personne venant de consommer lesdits fruits. Venons-en au bon côté de la science. Le palot permettrait d’être plus beau, prêchent certains. Il serait bon pour la ligne : un mouliné de la langue d’une minute permettrait de s’alléger de 2 à 3 calories. Il ferait aussi office de lifting