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Eh mademoiselle, tu veux lire un article sur le harcèlement de rue ?

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Le blog Paye ta shnek permet aux femmes victimes de propos dégradants prétendument dragueurs de les dénoncer par le biais de la dérision. Un livre compile désormais les pires de ces saillies.
Des jeunes femmes portant des mini-jupes. (Photo Wang Jun-Young. AFP)
publié le 14 janvier 2014 à 19h36

Au rayon drague hyper lourde, il y a les bricoleurs : «T'es gaulée comme une pièce montée ! Ça serait un plaisir de te démonter.» Les droit au but : «Yo toi, j'te la glisse bien entre les cuisses.» Les finauds : «Eh, tu sais qu'on a un point commun ? On a tous les deux une queue de cheval !» Et les rois de la petite reine : «Mademoiselle, t'es mignonne avec ta bicyclette ! J'te mettrais bien un coup de sonnette !»

Republié début janvier, le livre Paye ta shnek recense des centaines de citations de ce genre, façon brèves de comptoir. «On s'imagine que la drague est toujours drôle. Mais elle peut être dégradante, voire menaçante», rappelle l'auteure, Anaïs Bourdet, 29 ans. A l'origine du projet, cette graphiste marseillaise avait été passablement secouée en 2012 par Femmes de la rue, documentaire vidéo de Sofie Peeters, une étudiante en cinéma qui avait filmé en caméra cachée les réflexions et insultes que des inconnus lui adressaient dans la rue à Bruxelles. Quelques jours après l'avoir vu, Anaïs Bourdet est poursuivie en voiture, à Marseille, par un automobiliste dont elle avait ignoré les avances au feu rouge. Elle a peur, raconte la scène à ses amies : «Toutes avaient vécu des situations semblables.»

Pour recenser ces remarques et les dénoncer, la graphiste ouvre en août 2012 le blog participatif payetashnek.tumblr.com (la «shnek» désignant en argot le sexe fé