Menu
Libération

La littérature jeunesse, sous surveillance depuis un siècle

Article réservé aux abonnés
La sortie de Jean-François Copé contre un livre jugé impropre à l'éducation des enfants s'inscrit dans une longue tradition conservatrice.
Le livre de l'abbé Bethléem, «Romans à lire et romans à proscrire». (Photo DR)
par Juliette Jabkhiro
publié le 10 février 2014 à 19h34

Régulièrement depuis un siècle, la littérature jeunesse revient au cœur du débat. Jean-François Copé tempêtait dimanche soir sur RTL contre le livre pour enfants Tous à poil ! faisant «partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaire». Le président de l'UMP jugeait choquante la manière dont ce livre illustré présente sans tabou la nudité aux enfants, et a dénoncé l'attitude du gouvernement qu'il juge «pétrie d'idéologie».

Sa sortie s'inscrit dans un mouvement qui régulièrement dénonce une littérature jugée indigne par une nébuleuse regroupant militants traditionalistes, d'extrême-droite et identitaires. Le salon beige, blog qui se présente comme un «quotidien d'actualité par des laïcs catholiques», dénonce les «bibliothèques idéologiques» qui proposent des ouvrages abordant le thème de la sexualité en dehors d'un cadre hétéronormé. Lundi, le blog a publié un nouveau post contre la bibliothèque municipale de Vertou (près de Nantes), qui ose proposer La princesse qui n'aimait pas les princes, Jean a deux mamans, ou encore Papa porte une robe. Un autre livre, Le Jour du slip, d'Anne Percin, est ces derniers jours régulièreme