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Libération
Récit

Et si les femmes harcelaient les hommes dans la rue ?

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Eléonore Pourriat imagine, dans un court métrage, une société où les rapports de domination sont inversés. Son film, sorti en 2010, est resté confidentiel jusqu'à ce que la presse anglo-saxonne s'en empare.
publié le 19 février 2014 à 17h12

«Comme un garçon, j'ai les cheveux longs, comme un garçon je porte un blouson, un médaillon, un gros ceinturon, comme un garçon je suis têtue, et bien souvent, moi je distribue, des corrections, faut faire attention. Pourtant, je ne suis qu'une fille…» Et si, au contraire de la chanson de Sylvie Vartan (et de sa reprise par StereoTotal), c'était l'inverse ? Si c'était les filles qui, naturellement, distribuaient des corrections ? C'est le postulat de départ du court-métrage d'Eléonore Pourriat, Majorité opprimée.

La réalisatrice décrit une société où les rapports de sexe se sont inversés, surtout dans la rue. Elle met en scène Pierre, homme blanc de la classe moyenne. Au matin, il dépose son enfant chez le nounou, Nissar, obligé de porter le voile, avant de se rendre à son travail à vélo. Mais, sur son chemin, il finit par se faire agresser par un groupe de loubardes. Et, lorsqu’il veut porter plainte, la policière et même sa femme ne le prennent pas vraiment au sérieux. L’inversion des rôles de domination est forte et efficace. Plus qu’un long discours, elle permet de prendre conscience de ce que les femmes peuvent vivre au quotidien.

Présenté dans plusieurs festivals en 2010, diffusé sur YouTube en 2012, Majorité opprimée était passé relativement inaperçu du grand public. Jusqu'à ce qu'Eléonore Pourriat décide de le republier sur la plateforme de vidéo en ligne, cette fois-ci sous-titrée en anglais. Depuis, c'est l'emballement. Porté par une presse