Un homme dans la rue. Il se fait insulter par un groupe de filles et commet l’erreur de leur répondre. Elles l’attrapent, et l’agressent sexuellement. Il porte plainte, mais sa femme lui fait remarquer que, tout de même, son short était bien court et que, peut-être, c’est un peu de sa faute, non ?
Pour parler du harcèlement de rue, la réalisatrice Eléonore Pourriat a décidé d'inverser les rôles. Dans une société dominée par les femmes, ce sont les hommes qui doivent raser les murs, voire porter le voile. Son court métrage sur la question, Majorité opprimée, présenté dans des festivals en 2010, était passé relativement inaperçu avant qu'elle ne décide de le sous-titrer en anglais, début février sur YouTube. Depuis, c'est le ramdam : reprise de nombreuses fois par les médias anglo-saxons, puis français, la vidéo aura bientôt été regardée près de 8 millions de fois.
Succès viral. Dans la foulée du succès du documentaire belge Femme de la rue, de Sofie Peeters, à l'été 2012, les initiatives en ligne contre le harcèlement de rue, souvent portées par des 20-30 ans, se sont multipliées. Rencontrant à chaque fois un fort succès viral. Le Tumblr Paye ta Shnek, qui recense les phrases des gros relous des rues, a été largement relayé sur les réseaux sociaux.