Un soir d'hiver, dans le froid parisien, entre les gares de l'Est et du Nord, Nicolas Dolteau, coach en séduction, donne rendez-vous devant un hôtel. Une fois par mois, au sous-sol de l'établissement, ce trentenaire beau gosse fait cours à un groupe de motivés. Thème du jour : les premiers cafés, les premiers verres. Comment faire pour que cela se passe bien ? «Ce que je propose, c'est quelque chose de solide, pour éviter de faire des conneries.»
Courroux. Douze hommes sont venus l'écouter. A la louche, entre 25 et 45 ans, blancs pour la majorité, urbains, ni beaux ni moches. C'est leur deuxième séance sur six mois de formation. Coût : 1 500 euros par tête de pipe pour assister une fois par mois à un cours théorique suivi d'un exercice pratique qui consiste à aller draguer dans la rue ou dans un bar. Rien de neuf ? Savoir draguer n'a jamais été simple, et encore plus maintenant, dans l'univers libéral et hyperconcurrentiel de l'amour en milieu urbain. Dans le même temps, les coachs en séduction, aussi parfois appelés pick up artist, ont très mauvaise réputation. Et laissent rarement assister à leur séance. La profession est sur la touche.
Julien Blanc, l'un d'entre eux, a été vilipendé en novembre. Traité de harceleur sexuel et de raciste, il a été banni des hôtels où ils menaient ses interventions et déclaré persona non grata dans plusieurs pays, notamment l'Australie. L'objet du courroux : une vidéo où ce Suisse expliqu