Menu
Libération
Critique

Dansons la lutte sexuelle

Article réservé aux abonnés
La chorégraphe danoise Mette Ingvartsen rend hommage cette semaine au centre Pompidou, aux luttes et inventions sexuelles des féministes et de la contre-culture des années 60 et invite les spectateurs à participer.
«Naked event at the stock», de Kusama. (DR)
publié le 17 décembre 2014 à 19h12

«Le marché est une fraude !

Le marché ne signifie rien pour un travailleur !

Le marché est un gros tas de conneries capitalistes !

[…]

Le marché est fait pour brûler.

Le marché doit brûler !

[…]

Brûlez Wall Street.

Les hommes de Wall Street doivent devenir des pêcheurs et des ouvriers.

(..)

Détruisez les hommes de Wall Street avec des corps à poils et à pois.

Soyez nus, nus, nus.»

Ce manifeste n'est pas un appel des Femen ou d'Occupy Wall Street en 2014 mais une manifestation organisée en 1968 devant le New York Stock Exchange par l'artiste Yayoi Kusama. Dans 69 Positions, présenté toute la semaine au centre Pompidou, la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen, la trentaine, rend hommage aux luttes et inventions sexuelles des féministes et de la contre-culture des années 60. Le spectacle, à mi-chemin entre le cours d'histoire et la performance, déconcerte et fait réfléchir. Les spectateurs se retrouvent sur scène avec l'artiste, bougent, l'entourent, évoluent avec elle. En français, avec son joli accent nordique, Mette Ingvartsen tente de nous faire revivre les grands moments de la révolution artistique, érotique ou anticapitaliste. Elle nous décrit ainsi consciencieusement Meat Joy, performance de la plasticienne Carolee Schneemann. Une bacchanale dionysiaque où les corps des d