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Libération
La fesse cachée du cul (14/37)

La fesse cachée du cul : Napoléon

Le sexe a changé leur vie, ils ont changé la face du sexe.
publié le 31 juillet 2016 à 17h11

Sur Napoléon et le cul, il y aurait une série entière à écrire. Notamment sur la manière dont il a changé la vie sexuelle des Français avec le code civil. Sans oublier ses conquêtes à travers l'Europe, séduisant une noble dans chaque pays traversé - ah, la beauté de Marie Walewska ! - mais prenant rarement le temps de les contenter vraiment. Passons aussi sur l'étrange fascination homoérotique que le dirigeant exerce sur certains de nos hommes politiques actuels, plus en quête de virilité que de solutions, aveuglés qu'ils sont par la mythologie de l'homme providentiel. Retenons plutôt une phrase tirée d'une lettre envoyée à Joséphine : «Ne te lave pas, j'accours et dans huit jours je suis là.» Magnifique éloge de nos odeurs corporelles qui n'aida pas pour la mauvaise réputation historique de nos compatriotes en termes d'hygiène. Si le personnage de dessin animé Pépé le putois parle avec un accent français, ce n'est pas tout à fait par hasard. Qu'il est dommage, pourtant, ce bannissement des sécrétions survenu avec la modernité. Plus de poils, d'auréoles sous les aisselles, plus de peaux qui collent, de glands qui sentent le fromage et de vulves parfumées aux crustacés. Désormais, il faut se laver, s'enduire d'huile de coco, et se tartiner les dessous-de-bras avec du déodorant. Au moins, les derniers résistants à la dictature de la propreté, qu'on appellera les «Puduculs», peuvent prendre en exemple l'empereur. Dans le métro, quand votre voisin sent trop fort, la gêne est compréhensible. Mais, au lit, l'odeur de l'autre est nécessaire, elle est sa signature, son identité rassurante et excitante.

A l’heure des partouzes estivales, comment distinguer, dans le noir, un partenaire d’un autre si aujourd’hui on se met tous à sentir le savon du Petit Marseillais ?