L'histoire de la Gay Pride à la française est une saga en dents de scie. Apparue en France alors que les premiers cas d'une maladie qui allait devenir le sida survenaient, cette manifestation, entre carnaval et revendications, a connu des hauts et des bas.
4 avril 1981. C'est la première Gay Pride parisienne, quelques semaines avant l'élection de François Mitterrand. 10.000 gays et lesbiennes défilent pour ce qu'on appellera plus tard la première journée de la fierté gaie. Sans honte, l'homosexualité s'affiche pour la première fois au grand jour, entre Maubert et Beaubourg. Mais selon les observateurs de l'époque, le défilé ne respire ni la fête, ni la gaieté à outrance. Un meeting se tient sur le parvis de Beaubourg où partis politiques et syndicats y vont de leur déclaration.
Le Cuarh (comité d'urgence antirépression homosexuelle) exige la suppression du délit d'homo- sexualité sur mineur de 15-18 ans et la dissolution du groupe de contrôle des homosexuels de la préfecture de police. Le soir, Juliette Gréco donne un récital au Palais de la Mutualité devant cinq mille personnes. Les médias se font discrets et parcimonieux. La télévision survole l'information: une minute pour Antenne 2, trente secondes pour TF1.
Point de départ de ce défilé: les USA. A New York, le 27 juin 1969, une banale descente de police dans un bar gay de Greenwich Village, le Stonewall, tourne à l'émeute durant trois jours. Un nouvel esprit de résistance, comparable à cel