Saint-Priest, envoyé spécial
La salle E304 est réservée aux cours de langue. Mais vendredi, elle est devenue chapelle ardente, à la mémoire de Jean-Marc Gueneley. Agressé dimanche à la sortie du métro Parilly à Vénissieux, le lycéen de 18 ans a succombé jeudi matin à ses blessures. Alors, vendredi, au lycée Condorcet de Saint-Priest où il était inscrit en terminale, on a arrêté les cours. La salle de classe a été fleurie. Une photo de lui seul, une autre en famille sont encadrées de cierges. Au mur, des poèmes, rédigés par les élèves. «Pour la génération sans idéal, ta mort est un commencement», signé Sandrine, un coeur à la place des points sur le «i». Dans cette salle E304, chacun a défilé: les profs, les élèves, leurs parents, le recteur de l'académie, et Ségolène Royal, la ministre chargée de l'Enseignement scolaire, venue dans l'après-midi pour assister à la marche silencieuse organisée par le proviseur.
Brassard noir. Ils étaient 4 000, ou 5 000, ou plus, «personne ne sait faire les décomptes», avoue Georges, prof de physique. Mais tout le monde était là. Les 1 200 élèves de Condorcet, les licenciés des clubs de rugby et de judo où Jean-Marc s'entraînait. Mais aussi des parents d'élèves, et des inconnus indignés. Derrière une banderole au nom de la victime, ils ont fait le tour de Saint-Priest, avec leur brassard noir. Une heure et demie de silence, avant de retrouver le lycée où Sandrine, Fatima et Bohrane ont lu leurs poèmes. Bernard Gueneley, le père de Jean-Marc, a