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Libération

Goussainville: des profs en alerte contre la violence. Ils refusent de faire cours mais se disent non grévistes.

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publié le 10 avril 1998 à 0h46

Goussainville, envoyés spéciaux.

Estimant que le climat de violence dans leur établissement met en danger l'ensemble de la communauté éducative, la moitié des 130 professeurs du lycée Romain-Rolland de Goussainville (Val-d'Oise) ont refusé, hier, d'assurer les cours. Fait sans précédent, ils se déclarent non grévistes et prétendent faire jouer la «procédure d'alerte», qui permet à un fonctionnaire de se mettre «en retrait» ­ sans perte de salaire ­ s'il constate «un danger grave et imminent pour la vie et la santé». Le recteur de l'académie de Versailles, Christian Forestier, a mis les enseignants en demeure de reprendre le travail ou de se déclarer grévistes, rappelant que la «procédure d'alerte» instituée en 1995 vise des dangers liés, par exemple, au délabrement d'un équipement public ou à une éventuelle pollution, mais en aucun cas à des problèmes d'insécurité.

Le rectorat ne nie pas pour autant l'ampleur des problèmes. Il reconnaît que le lycée Romain-Rolland, inauguré il y a trois ans, est particulièrement mal conçu. Construit sur le chemin qu'empruntaient habituellement, pour se rendre à la gare, les habitants de la ZUP voisine, il n'est entouré que par une fragile clôture, que les jeunes du quartier saccagent régulièrement. Le nouvel exécutif régional a débloqué hier un fonds spécial d'urgence pour assurer la sécurité de l'établissement (lire ci-contre).

Agressions. «On veut prévenir les morts! N'importe qui peut entrer aujourd'hui dans le lycée et agresser, comme cela