Draguignan envoyé spécial
Le procès Piat a pris feu. La mèche avait été allumée mardi par un témoin journaliste, Philippe Palat. Vendredi, Michel Cardix, l'avocat de Gérard Finale, a achevé le travail et embrasé la cour d'assises du Var. Au cours de son audition, Palat avait repris à la barre une rumeur qui court avec insistance depuis le début de l'affaire: la bande du Macama aurait été «balancée» à la police par une famille de gros voyous varois, les Perletto, en échange de la libération d'un de ses membres détenu pour une affaire de braquage.
La preuve indiscutable de ces tractations figurait, semble-t-il, dans une procédure connexe, instruite au tribunal de grande instance de Toulon. Michel Cardix en a obtenu communication et en a révélé le contenu. «Il est de nature à jeter le trouble sur la loyauté qui a présidé à l'enquête», a expliqué l'avocat. «Ce dossier tend à démontrer l'existence d'une négociation menée début mars 1994 entre M. Pasotti (chef de l'enquête criminelle conduite par le SRPJ de Marseille sur le meurtre de Piat, ndlr), un ou des représentants de la famille Perletto et M. Vescovali (l'ancien conseiller RPR de la députée, ndlr), ces personnes s'étant notamment rencontrées à Paris dans la première quinzaine de mars.»
«Menaces anonymes». L'affirmation du défenseur de Gérard Finale se fonde sur la lecture des éléments recueillis dans cette fameuse procédure, conduite par le juge toulonnais Jean-Luc Tournier en 1996. Ce magistrat enquêtait alors sur une série