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Libération

L'objet. La robe tube de Starck.

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publié le 18 juin 1998 à 3h51

Quel bonheur, ce Philippe Starck... Avec ce designer-là, on ne

s'ennuie jamais. Justement, l'autre jour, les rédactions ont reçu un collant noir, le StarckNaked, qu'il avait dessiné pour la maison Wolford. Ou plutôt un Babygro pour femme, vu que les jambes étaient prolongées par un tube, comme pour une femme qui aurait eu un buste de deux mètres de long. En fait, le tube se retourne et c'est donc une robe-bustier et un collant tout-en-un que l'habile designer nous a usiné là, en ne réussissant manifestement pas à passer l'étape où il aurait aussi accroché les manches d'un seul tenant. Une fois essayé par la sirène de la rédaction, l'objet se révèle muni de «possibilités de drapés intéressantes». Un rien dictatorial aussi: «Il faut se tenir les jambes un peu écartées, sinon ça godille» et être dotée d'une poitrine volumineuse et ferme à la fois parce que, «trop plate, ça tombe», et trop tombante, «faut trouver un soutien-gorge sans bretelles qui remonte les seins». Plus comique encore que les deux mètres cinquante de polyamide, la prose du dossier de presse. Starck, y apprend-on, a créé «un équipement pour femme», «un enchanteur portatif de 200 grammes». Le tout «sans ambitions conquérantes». Sage précaution, car il n'est pas sûr que le StarckNaked puisse conquérir de grosses parts de marché vu qu'il coûtera 1 500 francs, qu'il se décline en quatre couleurs (noir, violet, gris et beige) dont trois sont importables, que l'épaisseur du collant est faite pour décembre et le dén