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Interview

Arnaud Marty-Lavauzelle quitte la tête de Aides: «Le relais se passe dans la confiance»

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publié le 15 juillet 1998 à 6h03

Arnaud Marty-Lavauzelle, 51 ans, a quitté, la semaine dernière, la présidence de la plus importante des associations de lutte contre le sida.

Pourquoi avez-vous quitté la présidence de Aides?

L'époque change, l'épidémie est à un tournant. J'avais remis mon mandat, il y a un an, en proposant de m'occuper plus spécialement des questions internationales. Une nouvelle équipe plus jeune doit prendre le relais. Donc, voilà. Et puis, la présidence de Aides, ce n'est pas un poste que l'on garde, comme ça, parce que l'on y est.

Enfin, après onze ans de volontariat, l'envie aussi d'évoluer. Notre situation de personne vivant avec le virus n'est pas simple. On survit, et voilà que l'on survit plus longtemps que prévu. La vie vous rattrape. Je suis curieusement rattrapé, sous l'emprise de questions que j'avais oubliées, sur ma vie, sur l'avenir, la place des uns et des autres.

Les difficultés financières de Aides n'ont-elles pas joué un rôle?

Non. A notre demande, l'Inspection générale des affaires sanitaires (Igas) termine une enquête. Elle indique que, si peut-être nous n'avons pas assez vite anticipé la chute des dons, notre stratégie de développement était compréhensible.

Mais vous partez à un moment particulier. On parle de banalisation de l'épidémie.

Je n'aime pas ce mot. Banaliser quoi? L'épidémie continue, elle est là: plus de 5 000 contaminations nouvelles par an. Bien souvent ceux qui parlent de banalisation disqualifient en même temps les acteurs de cette lutte, en disant, au mie