Montpellier, correspondance.
«Et maintenant, avec le maire en prison, comment on va faire pour les festivités du trentième anniversaire de la station?» Présidente de l'Association des pionniers de La Grande-Motte, Rosy Bourianes s'inquiète des conséquences d'un «très mauvais coup pour La Grande-Motte»: l'incarcération, depuis vendredi, de son maire (RPR) Serge Durand.
Soupçonné d'enrichissement personnel au détriment de l'office municipal du tourisme et de la mairie, il a été mis en examen sous plusieurs chefs: détournements de fonds publics et de biens publics, complicité de faux et d'usage de faux, octroi d'avantages injustifiés et subornation de témoin. Au terme d'une enquête de plus d'un an et de quarante-huit heures de garde à vue, le juge d'instruction Dominique Voglimacci a ainsi suivi les réquisitions de Léonard Bernard de la Gatinais. Le procureur de la République de Montpellier n'a pas pour réputation d'être d'une sévérité extrême, ni d'agir dans la précipitation. La mise en détention provisoire de Serge Durand a été justifiée par «la nécessité d'investigations complémentaires à l'abri de pressions», qu'il aurait pu vouloir exercer sur certaines personnes appelées à être entendues.
Dette personnelle. Tout commence au début de l'été 1997 par une lettre anonyme adressée à la gendarmerie et dénonçant une gestion douteuse de l'office municipal du tourisme. Le procureur demande alors l'ouverture discrète d'une enquête préliminaire, confiée au groupe «Délinquance économiqu