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Libération

Paris a du mal à se ranger des voitures. Bilan mitigé pour l'initiative de Dominique Voynet.

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publié le 23 septembre 1998 à 10h14

A Paris, hier, on était bien en ville. Mais «sans ma voiture»? Pas

sûr. Des voitures, il y en avait. Agglutinées autour des rares périmètres interdits. Parsemées dans les périmètres, parce qu'elles s'y étaient faufilées. L'opération «En ville sans ma voiture» n'a guère fait recette dans la capitale. Paris avait tout juste l'air d'être sous l'emprise d'une manifestation fantôme, dont les militants auraient déserté le cortège. Une manifestation sans itinéraire, erratique, gratuite. Entourée d'embouteillages et de mauvaise humeur.

Face au front des râleurs, la police. Avec plusieurs armes. Fermeté d'abord à Saint-Germain. Les talkies-walkies rappellent la consigne: on ne laisse plus passer les camions de livraison. «Chef, chef, je dois livrer des laitages, laisse-moi passer», supplie un chauffeur antillais en brandissant un bon de commande. C'est non. Fermeté relative, parfois: la barrière s'ouvre pour une voiture de France 3, pour une dame au volant d'une grosse BMW qui vient, assure-t-elle, chercher un écolier pour l'amener à l'hôpital. Compréhension, ensuite, dans le XVIIIe. Planté devant la barrière métallique qui barre l'accès de la rue du Poteau, un policier récite: «Ceux qui amènent leurs enfants à l'école, ils peuvent passer; ceux qui habitent là, ils peuvent passer; les livraisons, ils peuvent passer"» Après un camion frigorifique, quatre voitures s'engouffrent. Elles sont respectivement immatriculées 37, 94, 51 et 33. Les riverains, sans doute. Mansuétude, aussi, dans