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Libération

C'est en parent qu'on devient militant. En Seine-et-Marne, ils occupent l'école depuis trois semaines pour une classe de plus.

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publié le 29 septembre 1998 à 10h37

«On n'a pas a priori un profil de révolutionnaires.» Et pourtant. A

Bois-le-Roi, petite ville de Seine-et-Marne, le mécontentement des parents d'élèves de la maternelle Robert-Lesourd a pris des allures d'insurrection pacifique. Ils sont fonctionnaires, cadres et plus rarement ouvriers, ils n'ont en commun que cette expérience inédite et apolitique d'une lutte de trois semaines contre une administration sourde, à qui ils veulent montrer leur détermination. Depuis vingt-deux jours et vingt-deux nuits, une petite centaine de parents se relaient pour occuper l'école, au prix d'un bouleversement complet de leur quotidien.

Faire du bruit. Samedi, ils n'ont pas hésité à envahir le bureau du maire sans étiquette Didier Guyot, encombrant sa porte de 31 chaises, soit le nombre d'élèves à inscrire dans la huitième classe qu'ils réclament. Ils envisagent d'aller manifester à Melun à grand renfort de klaxons" Samedi matin, réunion sous le porche de la huitième classe, un local que les parents ont réussi à réquisitionner, mais qui attend toujours la création d'un poste d'enseignant. «Il faut faire du bruit, lance une mère, parce que, après trois semaines, je commence à être vraiment colère.» «Moi, j'ai envie d'enchaîner les lits des enfants avec des cadenas, et de les arroser avec de la gouache», ose un père. «Si le nouvel inspecteur d'académie, qui prend ses fonctions le 1er octobre, ne nous reçoit pas comme son prédécesseur, on va faire du barouf», menace une autre.

Finalement, après le v