Lille, correspondance.
Il est mort pour un rétroviseur. Cela s'est passé le 6 novembre, à Tourcoing (Nord). Sidney Manoka Nzeza, 25 ans, qui circule en rollers sur le trottoir, percute le rétroviseur d'un véhicule. Entre le jeune Zaïrois et l'automobiliste, un retraité de la police, le ton monte rapidement. Est-ce une habitante, qui de sa fenêtre a assisté à la scène, ou l'automobiliste lui-même qui a alerté la police? L'enquête ne l'a, semble-t-il, pas encore déterminé. Toujours est-il que deux policiers arrivent rapidement sur les lieux et tentent d'interpeller Sidney Nzeza qui s'enfuit. Quatre autres policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Tourcoing le rattrapent après une course poursuite à pied de deux kilomètres et l'immobilisent au sol. Le jeune, inanimé et menotté, est alors emmené vers le commissariat central. Pensant qu'il est en train de simuler, personne ne s'inquiète particulièrement de son état. Néanmoins, arrivé au central, le constat est des plus clairs: Sidney est mort, asphyxié suite à une compression thoracique, établira ensuite le médecin légiste.
Suspendus. Une information judiciaire est immédiatement ouverte. Les six policiers sont mis en examen, deux pour non-assistance à personne en péril et quatre pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril. Parmi ces derniers, trois sont suspendus le 20 novembre par le ministre de l'Intérieur, «dans l'attente des résultats de l'enquête». Une mesure, explique-t-on au ministère, également