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Libération

La RATP ne fait pas de détour pour mettre à l'amende.Des contrôleurs accusés d'agression par une jeune femme.

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par Laurent ARROYO
publié le 2 janvier 1999 à 23h24

Gwénaëlle Déjean, 29 ans, prend le RER A de 7h15 à la gare de

Cergy-le-Haut (Val-d'Oise) pour se rendre à Puteaux, où elle est institutrice. On est le jeudi 17 décembre. Ce train doit la conduire à la Défense, mais, à la demande de la RATP, en raison d'un «incident de voyageur» à Nanterre, il est détourné, sans arrêt, sur la gare Saint-Lazare. A l'arrivée à Paris, la RATP laisse les passagers se débrouiller pour regagner leur destination. Gwénaëlle Déjean fait 300 mètres à pied pour gagner la plus proche station de sa ligne de RER. Elle se trouve hors de la zone couverte par sa Carte orange. «J'étais sans monnaie et arrivée là indépendamment de ma volonté. J'ai décidé de passer sous un portique de contrôle à la station Auber-Opéra pour reprendre le RER A vers la Défense. Il était 8 heures», raconte-t-elle. Cette fraude anodine va lui coûter cher.

Enceinte de 5 mois. «Une contrôleuse m'a vue et m'a hélée; je me suis spontanément dirigée vers elle afin de lui expliquer ma situation. A sa demande, je lui ai remis ma Carte orange.» Ce changement de trajet, imprévu, aurait dû justifier la mansuétude des contrôleurs. Ce matin-là, il n'en sera rien. «Elle m'a spécifié qu'elle ne voulait rien connaître de mes explications et qu'elle souhaitait voir mes papiers d'identité. J'ai refusé de les lui remettre, indiquant que je n'avais pas de temps à perdre, étant déjà assez en retard comme ça ["]. Lui laissant ma Carte orange, j'ai tourné les talons. A ce moment, elle m'a agrippée par le b