Il sont onze prévenus devant la 31e chambre correctionnelle du
tribunal de Paris. Jean-Jacques Anglade, ancien maire socialiste de la ville nouvelle de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), est entendu pour trafic d'influence, faux et usage de faux. Jean-Claude Alcaraz, lui, est un ancien chef d'entreprise, aujourd'hui à la retraite. Accusé de faux et usage et de corruption active. Chacun est à un bout du banc des prévenus. Entre eux, il y a des intermédiaires, des intermédiaires d'intermédiaires, des «apporteurs d'affaires», qui n'ont pas apporté grand -chose.
Epouse. A la fin des années 80, Jean-Claude Alcaraz, gérant de deux sociétés d'affichage, CPA et Expo- publicité, lorgne sur le marché communal. Ça tombe bien, sa collaboratrice est mariée avec l'ancien directeur de cabinet du maire socialiste d'Evry (Essonne). Expo-publicité démarche des espaces publicitaires, des panneaux d'affichage 4 X 3 mètres, qu'elle revend ensuite à des sociétés comme Giraudy. Après Evry, Alcaraz rentre en contact avec la ville de Vitrolles. On se met d'accord sur une somme de 4 500 F par panneau, dont 1 000 F doivent être reversés à Guy-Noël Abraham.
Le problème, c'est qu'Abraham est directeur de cabinet du maire. Qu'importe, on convient de verser la somme à une autre société, Daniel Préveaux Consultant, qui reverse une partie à Abraham. Directeur de cabinet, Daniel Préveaux connaît le rôle: peu de temps avant les faits, il était lui- même celui du président socialiste de la ville nouvelle de Marne-la